Les Kurdes comme les Palestiniens, les Ouïghours ou les Tibétains sont des peuples dépourvus d’État-nation. Chacun d’entre eux a une diaspora qui joue un rôle essentiel dans sa survie. Leur territoire, difficile à délimiter, est dominé par un ou plusieurs États-nations après avoir appartenu à un ou plusieurs empires. L’origine et la cohésion de leur diaspora sont de nature politique plutôt que religieuse ou culturelle. Celle-ci est constituée soit de populations déportées ou exilées dans des territoires voisins de celui de leur origine, soit de migrants plus récents dans les pays occidentaux. Des embryons d’État-nation sont apparus sur une partie de leur territoire d’origine ou en diaspora. Des tentatives de créer des institutions démocratiques au sein de ces diasporas se sont manifestées partiellement. La défense d’une identité culturelle et/ou politique, revendication minimale niée par les États dominants oppresseurs, ne peut s’exprimer qu’en diaspora. La diaspora kurde se caractérise en comparaison des trois autres par une plus grande complexité et une moindre homogénéité ethnoculturelle.
MOTS CLÉS : diaspora, peuples sans État-nation, Kurdes, Palestiniens, Ouïghours, Tibétains