L’existence d’organisations politiques kurdes structurées en exil, luttant pour la défense des droits politiques et culturels du peuple kurde au Moyen-Orient et en Europe, a permis à un mouvement national de se structurer à la fois sur le territoire national d’origine, mais également à l’intérieur ce que nous qualifions de champ de l’exil. C’est à travers deux lieux hautement symboliques pour le peuple kurde et l’histoire du PKK que nous proposons d’observer le fonctionnement de ce champ, entendu comme l’espace organisé et structuré par les migrants et les organisations politiques et culturelles öcalanistes. Par l’élaboration d’une histoire du camp de Lavrio en Grèce, et de camp Maxmur en Irak nous proposons d’observer les dynamiques circulatoires et les pratiques qui connectent ces lieux à l’espace transnationale. Nous posons ainsi l’hypothèse que le champ de l’exil permet à la fois de répondre aux urgences humanitaires causées par les crises politiques en proposant des lieux d’accueils aux déplacés et aux migrants tout en offrant aux organisations politiques kurdes un espace de déploiement permettant de poursuivre la lutte.
MOTS CLEFS : Transnationalisme ; Kurdistan ; PKK ; camps de réfugiés ; exil