L’article étudie le rôle de la diaspora kurde dans la revitalisation de la langue kurde, un aspect souvent négligé par rapport à son activisme politique bien documenté. Peu de recherches se concentrent sur la contribution de la diaspora kurde à la planification linguistique, cruciale dans un contexte où plusieurs États, à l’exception de l’Irak, ont interdit l’usage du kurde. L’étude se focalise sur deux variétés du kurde, le kurmanji et le zazaki, largement interdits en Turquie jusqu’aux années 2000. L’article montre que la diaspora kurde a apporté une contribution décisive au renouveau du kurde : multiforme et multi-site, cette contribution a porté sur la planification du corpus au sens de Haugen (1982) et s’est traduite par l’édition des dictionnaires, des grammaires, des orthographes, des manuels d’apprentissage et la modernisation du lexique. La vitalité et la transmission intergénérationnelle de la langue se sont également développées grâce à son enseignement dans de nombreux pays européens.
MOTS CLÉS : kurde kurmanji, zazaki, diaspora, planification linguistique, codification